Sites antiques de Vaison-la-Romaine
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Connaissez-vous les "14 Merveilles" de Vaison-la-Romaine ?
Découvrez ou redécouvrez à travers un peu d'histoire, d'architecture et d'anecdotes les édifices, les ensembles architecturaux, les vestiges, etc., classés "monuments historiques" qui contribuent à la richesse du patrimoine de notre ville.

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LA CATHÉDRALE ET SON CLOÎTRE

Vous verrez que si Vaison-la-Romaine jouit indéniablement d’un formidable héritage antique, la capitale des Voconces possède bien d’autres atouts patrimoniaux. La preuve en est avec ce bijou médiéval, qu’est cet ensemble architectural constitué de la cathédrale Notre-Dame de Nazareth et de son cloître, classé monument historique en 1840.
 
À l’issue de la Pax romana, vers la fin du IIIè siècle, le christianisme s’impose dans notre région. Quatre évêchés, Vaison, Die, Gap et Sisteron se sont partagé le territoire de la cité (province) des Voconces. Ainsi, du IVè au VIè siècle, Vasio se recompose avec l’installation de bâtiments chrétiens à la lisière de la ville antique.
 
Une église paléochrétienne perdure jusqu’au Moyen Âge. Ses vestiges subsistent sous la cathédrale dont nous parlons ici. Érigée aux XIè et XIIè siècles, Notre-Dame de Nazareth, son cloître, ainsi que la chapelle Saint-Quenin rappellent la puissance du groupe épiscopal vaisonnais. Ce dernier avait déjà accueilli deux conciles : en 442 et en 529.
 
Aux XIIè et XIIIè siècles, cette ville médiévale est abandonnée progressivement à la suite des rivalités entre les évêques et les comtes de Toulouse, qui ont construit un imposant château fortifié au sommet de l’éperon rocheux, en rive gauche de l’Ouvèze (Haute-Ville).
Alors que l’on construit une autre cathédrale (fin du XVè siècle) sur le rocher, à flanc de falaise, la cathédrale de la « ville basse » est délaissée ; mais elle demeure un lieu sacré où des inhumations perdurent. Elle redevient une église paroissiale, des siècles plus tard, en 1897.
 
Cet édifice remarquable de l’art roman provençal comprend de nombreux réemplois antiques (colonnes en marbre, cippe funéraire…). On les retrouve plus particulièrement dans les fondations visibles au chevet (côté Est) et au niveau de son clo-cher.
 
Le cloître des chanoines réguliers épaule l’édifice au nord. Ces galeries sont ajourées de petites arcatures (arcades décoratives) reposant sur des colonnettes géminées dont les chapiteaux sont richement décorés de feuilles d’eau, d’entrelacs et de figurines, de feuilles d’acanthe…
 
Il y a tellement à découvrir dans cet ensemble monumental et médiéval… Les nombreuses signatures des tailleurs de pierre, les frises, les grandes orgues Ahrend, les éléments lapidaires exposés dans les galeries du cloître, etc.
L’accès au cloître, comme à la cathédrale, est libre et gratuit, dans le respect des offices religieux qui s’y déroulent.

LE CHÂTEAU DES COMTES DE TOULOUSE

 
Né des conflits entre les comtes de Toulouse et le pouvoir épiscopal, le château comtal de Vaison-la-Romaine, construit entre le XIIè et le XIVè siècle, domine encore toute la ville. Le château et le rocher qui le porte, ont été inscrits à la liste des monuments historiques en 1920.
 
Alors qu’il possède le Marquisat de Provence (XIIè siècle) auquel appartient Vaison et grâce à une soixantaine de châteaux et de péages, le comte de Toulouse assurait le contrôle d’une microrégion en contact avec les comtés de Forcalquier à l’est, de Provence au sud et du Dauphiné au nord. Dans l’ancienne capitale des Voconces, le comte possède une partie de la ville appelée « Bref du comte ». Mais à partir de 1108, il se heurte à l’évêque qui se dit seul maître et seigneur.
 
Les rivalités entre les évêques et les comtes successifs vont marquer le XIIè siècle. Ainsi, pour déloger l’évêque et récupérer la cité, Raymond V (comte de 1148 à 1194) lance ses troupes sur Vaison, prend et brûle la ville. L’évêque est alors expulsé. Mais son successeur, Bertrand de Lambesc récupère ses biens. Après dix ans de paix, à nouveau, le comte de Toulouse chasse l’évêque, vers 1180, et marque son pouvoir avec la construction d’une tour en bois renforcée de palissades sur le point le plus élevé. En 1195, un donjon en pierre (turris) est construit, suivi plus tard par deux corps de bâtiment supplémentaires, fermant une cour intérieure. C’est la naissance du château.
Au XIVè siècle, a lieu le déferlement des Grandes Compagnies, les bandes de Raymond de Turenne, qui entraîne le renforcement des défenses. En 1426, Vaison est prise par les troupes du routier Boucicaut puis reprise par les soldats pontificaux. En 1433, a lieu une lutte entre le pape Eugène IV et le concile de Bâle ; le château est assiégé par les écorcheurs de Rodrigue de Villandrano, capitaine castillan.
De 1508 à 1741 la famille de Sade détient la capitainerie du château, rachetée alors par la Communauté. Au XVIIIè siècle, l’enceinte est isolée, éloignée des maisons et n’a plus de porte ; elle devient alors le repaire de voleurs. Le conseil de Communauté prend alors la décision en août 1775 d’en faire murer toutes les ouvertures ; excepté l’entrée qui est fermée par une petite porte en bois.
 
L’édifice est un vaste parallélogramme de 22 mètres sur 19, qui comprend trois corps de bâtiments autour d’une cour. Au sud il domine un à-pic de 22 m. Sur les autres côtés, des fossés taillés dans le roc complétaient la défense. Au nord-est, l’entrée comporte une double barbacane dotée de meurtrières. L’échauguette et la bretèche (guérite ou avant-corps) étaient dotées de machicoulis.
Les appartements ou salles diverses, voûtées en arc brisé, prenaient jour sur la cour. La muraille n’ayant que des ouvertures militaires.
 
Aujourd’hui l’intérieur du château n’est pas accessible au public, mais la Ville continue de travailler à sa réouverture en menant des études et des travaux de sécurisation, avec ses partenaires institutionnels.

LE PONT ROMAIN SUR L'OUVÈZE


Bâti au Ier siècle de notre ère, le pont romain est un élément essentiel de la ville antique ; il unit alors les voies partant vers la vallée de l’Eygues au nord et vers Malaucène au sud. Il relie localement les deux quartiers de la cité, puisque des découvertes archéologiques ont démontré que la rive gauche de l’Ouvèze était occupée durant l’Antiquité. Depuis vingt siècles, il joue un rôle essentiel pour les déplacements ; aujourd’hui encore, il est autant fréquenté que le pont neuf bâti au XXe siècle.

Le fait qu’elle soit constituée d’une arche unique, ancrée directement entre deux fronts calcaires et construite avec de gros blocs, confère à cette passerelle antique une solidité à toute épreuve.

S’il a subi de fortes détériorations au fil des siècles, le pont n’a jamais cédé ; que ce soit lors des crues de 1616 ou 1992. L’armée allemande, alors qu’elle était sur le point de quitter la ville en 1944, a même tenté de le faire sauter. En vain.
 La bombe a seulement causé un trou dans la chaussée et la dégradation de quelques claveaux. Les Vaisonnais avaient alors établi une réparation de fortune avec des traverses de chemin de fer et de la terre.
Lors des terribles inondations de 1992, le pont ne perd que son parapet construit au XIXe siècle. Bâti sur un goulot d’étranglement du cours d’eau, le pont romain avait subi ce jour de septembre une pression de 1 000 tonnes par mètre carré pendant 90 minutes. Sans oublier les chocs subis par les éléments charriés par la rivière.

Le parapet actuel, reconstruit en 1994, a été conçu conformément aux résultats de sondages archéologiques et aux informations contenues dans les archives. La silhouette du pont affiche donc un profil en dos d’âne, comme ce devait être le cas lorsqu’il a été construit.
D’une longueur de 15 mètres et d’une largeur de 10, cet ouvrage qui enjambe l’Ouvèze est l’un des plus grands ponts antiques encore existants – et qui plus est carrossable – de l’ancien territoire de la Gaule. Il a été classé « monument historique » en 1840.